Cocu-soumis

 

Nous sommes dans la rue saint Denis, au cœur de Paris, et je n’en reviens toujours pas que ma femme ait manifesté le désir de faire des achats dans un sex shop. Ce n’est pas la Déborah que j’ai épousé ! Comment a-t-elle pu changer à ce point en 24 heures ? Etait elle ainsi avant sans que je ne m’en aperçoive ? Avait elle ce désir de me dominer et de me tromper avant qu’elle ne me surprenne dans les bras de Lila ? Avait elle ses pulsions avant ma tromperie ? Est-ce que je vivais avec une femme perverse et dominatrice sans m’en rendre compte ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis déboussolé par ce brusque revirement, je découvre une autre femme, et je m’aperçois que je l’aime plus encore que la précédente. C’est très déstabilisant, et le sex shop, ça l’est plus que tout… Bien plus que l’épisode de la banque et mon abdication financière.

 

Charles

 

Mon cher époux, tu te poses des questions, c’est normal, et je vais y répondre, mais sache qu’en ce qui me concerne, je me pose les mêmes questions.

J’ai épousé un homme de dix ans mon aîné pour son côté rassurant, promis à une grande carrière de dirigeant dans sa société, un homme de grande éducation, de grande intelligence et de grande autorité… Dans son travail, dans sa famille, dans son couple. Je me suis effacée tout ce temps parce que je te croyais supérieur à moi et que j’avais été programmée ainsi. Moi, la petite provinciale, je devais déjà m’estimer heureuse de trouver si beau parti. Ta richesse et ta stabilité m’ont séduite, et reconnaissante, je t’ai laissé tout diligenter, et presque tout décider. Bien sûr, j’ai choisi la cuisine et le papier peint de notre chambre, j’ai eu mon mot à dire sur la destination de nos vacances, mais sur bien d’autres points, tu prenais seul les décisions. Alors quelle ne fut pas ma stupeur de découvrir en toi un potentiel de soumission si grand ! Je me pose les mêmes questions que toi : avais tu déjà ce désir avant de me cocufier ? Ou faisais tu simplement partie de ces hommes qui ignorent leurs penchants ?

Pour ma part, je dois t’avouer que j’ai toujours eu ce désir enfoui au fond de moi, que j’en avais conscience, et que parfois même je devais refouler pour éviter des clashs ! Pourquoi crois tu que je me suis toujours refusée à la sodomie ? Pas pour la douleur, je peux bien te l’avouer aujourd’hui, dans le secret et la chaleur d’une baignoire parfumée, plusieurs fois je me suis visitée à cet endroit… J’y ai pris à chaque fois du plaisir. Non, ce qui me rebutait dans cet acte, c’était de me « faire prendre le cul », de me présenter à 4 pattes… Je n’étais plus alors qu’une « enculée », une femelle en chaleur, une salope… Et cela heurtait mon intimité, s’opposait à mes fantasmes de domination… Oh domination, entendons nous bien, je ne me voyais pas encore harnachée de cuir, avec un martinet, en train de te donner la fessée… Non, simplement te mener à la baguette, t’obliger à certaines positions, te bander les yeux… Rien de bien hard au vu de ce que nous vivons depuis, mais tout de même, oui, j’avais des prédispositions… J’ai passé la nuit à repenser à tout cela, et au petit matin, je m’étais dis que si nous devions essayer de recoller les morceaux, ce serait à mes conditions, j’ai juste passé la journée à tester tes limites, ta motivation, ta sincérité. Je dois avouer ne pas avoir été déçue.

 

Déborah

Sam 18 avr 2009 3 commentaires
Alors ? ce sera une panoplie de gods multi-plaisirs pour Madame et un joli cadenas pour l'infidèle?

Bon week-end à tous

Raph
s_raph - le 18/04/2009 à 13h27
Je crois profondément que ces désirs de domination sont féminins... Comme jouer avec sa poupée, lui tirer les cheveux, lui tordre les bras - et la retrouver encuite aussi soumise et aimante.
soumisadomina - le 18/04/2009 à 14h49
bonsoir. Je découvre votre blog, comme beaucoup par le biais de feu celui de linda. Et j'avoue l'avoir parcouru en entier avec grand intéret et sans une certaine émotion.
je tiens à dire qu'il est remarquablement écrit, preuve s'il en est que ces "jeux" sont bien plus cérébraux que la lubricité de certains pauvres pervers, si je puis me permettre. Car il est très agréable de parcourir des textes bien ecrits et sans fautes d'orthographes. Pour rebondir sur certains commentaires de gens pressés, je crois que la façon dont vous avez abordés ce blog et les conseils de Linda me parait adéquat. Le pouvoir des mots et du vécu est bien plus fort que celui plus cru et facile de la vidéo. De plus le parti pris de commencer par le commencement et de pénétrer dans votre univers crescendo est bien plus interessant pour ceux qui veulent suivre votre histoire et connaitre les raisons qui du coté de charles comme de déborah vous poussent à agir.
Cette histoire est troublante car je ressens certains sentiments perçu autant par l'un que par l'autre. Etrange mélange que celui là, même si je suis plutot dans le désir de domination. Ce que je suis d'ailleurs pour celle que je tache de dressée et qui elle aussi est une femme chef d'entreprise d'education bourgeoise et sophistiquée mais qui a besoin d'être humiliée et rabaissée.
surtout ne changez rien à votre façon de faire y compris les interventions de linda qui sont très à propos. Je suis impatient de lire la suite.
très sincèrement
Jarno
Jarno - le 22/04/2009 à 00h50