A peine sortis de l’institut de beauté, ma femme se jette littéralement à mon cou. Je suis encore fébrile et honteux des épreuves qu’elle vient de m’imposer, mais elle, visiblement, elle est heureuse et peut être même fière de la manière dont j’ai appréhendé et accepté toutes ces humiliations.
Elle m’enlace donc, pleine de reconnaissance pour ma docilité, et c’est le premier geste d’amour qu’elle me donne depuis six semaines. Je ne sais quoi dire, troublé et heureux de ce geste d’affection et de tendresse auquel je ne suis plus habitué. J’ai peur qu’en parlant ou en lui prodiguant à mon tour un petit geste tendre, elle reprenne aussitôt ses distances. Je la laisse m’enlacer en me contentant de sourire. Vais-je enfin effectuer mon retour en grâce ?
Nous déambulons un moment, enlacés comme deux jeunes premiers, et cela me fait un bien fou. J’ai l’impression que nous marchons au hasard mais je suis aveuglé par l’apparente affection que me donne mon épouse, elle sait parfaitement où elle va.
Notre promenade romantique se finit devant un petit hôtel restaurant qui n’a rien d’un palace quatre étoiles que ma femme aime habituellement fréquenter.
- Je nous ai réservé une table pour déjeuner, dit elle dans un sourire admirable.
Je suis surpris de son choix, si peu digne de son « rang », d’autant plus que nous sommes passés devant une dizaine d’autres restaurants beaucoup plus « stylés », mais je ne dis rien. Je lui ouvre la porte et m’efface pour la laisser passer, comme le bon majordome que je suis devenu. C’est au moment de passer devant moi qu’elle me donne le coup de grâce.
- Ah je tiens à te prévenir, nous ne serons pas seuls, j’ai invité un ami, je compte sur toi pour te montrer obéissant avec moi et aimable avec lui. Il s’agit de Bruno, il était à notre mariage, il ne le sait pas encore mais il s’agit sûrement de mon futur amant.
Là, je ne peux m’empêcher d’accuser le coup. C’est la douche froide après quelques minutes d’affection et de romantisme. Je me décompose.
- Je peux compter sur toi ? demande-t-elle, soudainement sceptique devant mon air dépité. (Je bafouille et elle poursuit). Parce que si c’est pour me gâcher le repas et casser mon coup, tu restes là, je te donne 5 euros et tu vas bouffer au Mac Do, j’en ai vu au coin de la rue un peu plus loin.
Elle veut me faire cocu et pousse le vice à me présenter son amant… Pire que cela, elle va lui faire la cour en ma présence. Quelle humiliation ! Je suis au bord de l’écoeurement. Tu parles d’un retour en grâce… Tout s’écroule…
- Bon j’ai compris, dit elle en me lançant un petit rictus de contrariété. (Elle fouille dans son sac à main et me tend un billet de cinq euros.) Tiens va bouffer au mac Do, mais tu te prends une salade et une eau minérale !!! Rien de plus !
C’est la déception que je lis dans son regard, le pincement contrarié de ses lèvres qui me font changer d’avis. Si elle veut me présenter son amant, c’est que je compte encore pour elle. Elle pourrait me tromper tranquillement dans son coin mais préfère m’associer à son escapade. Cela l’excite, donc indirectement, je l’excite. C’est le sel de notre relation en fait… Elle me trompe ouvertement, et c’est ce jeu à trois qui doit l’émoustiller et l’amuser. Elle veut me présenter à son amant comme un trophée et pouvoir lui dire dans l’intimité de leur chambre à coucher que je suis aussi son esclave consentant. Contrairement à ces milliers de cocus qui s’ignorent, j’ai la chance d’avoir cette épouse merveilleuse qui pense à moi et qui veut m’associer à son infidélité conjugale… Comment puis-je dés lors refuser de rencontrer celui qui désormais va lui donner du plaisir à ma place ?
- Non Deb’ c’est bon, je viens avec toi, je vais le rencontrer.
Elle me fixe intensément, comme pour tenter de deviner ce que j’ai en tête. Elle craint une rebuffade, veut s’assurer de ma docilité.
- Je te préviens, si tu fais le moindre esclandre, c’est pas la peine de revenir ce soir à la maison !
C’est la deuxième fois ce jour qu’elle me fait ce type de menace et je le prends mal.
- Arrête de me faire cette menace s’il te plaît ! Je pense t’avoir donné assez de gage de confiance pour que tu me rabâches les oreilles avec ça…
Je ne peux finir ma phrase que je reçois une gifle magistrale. Le maître d’hôtel, derrière son pupitre détourne aussitôt le regard pour faire celui qui n’a rien vu.
- Ne me parle plus jamais sur ce ton !
Mais je ne désarme pas totalement. Je me radoucis mais je veux lui faire comprendre que cette menace est futile et blessante pour l’homme soumis que je suis devenu.
- Ce que je veux te faire comprendre ma chérie, c’est que tu n’as pas besoin de cette menace ultime pour te faire obéir. Je ne suis pas stupide, j’ai compris l’enjeu de ce déjeuner, je ne ferai rien qui puisse gâcher ton plaisir.
Elle me lance un sourire glacial et rentre enfin dans cet hôtel restaurant que je trouve de plus en plus sordide.
Charles
J’avais un mari intelligent, j’ai eu la chance de garder un soumis intelligent. Ce que tu as pensé lorsque je t’ai dis que nous allions manger avec mon amant est tout à fait pertinent. Cela m’amuse et m’excite de te présenter à celui qui va faire de toi le plus heureux des cocus. Enfin, heureux, ce n’est pas le mot… Pas ce jour là, car tu as du mal à encaisser « l’affaire ». Mais le « sel » de notre nouvelle relation, c’est justement ce nouveau ménage à trois : le mari soumis et cocu, l’épouse dominatrice et salope (le terme ne me plaît pas encore mais me résume si bien déjà) et enfin l’amant qui ignore encore le rôle qu’il va jouer. J’y pense trop depuis maintenant deux semaines… J’ai retrouvé Bruno par hasard il y a deux semaines et j’ai immédiatement pensé à lui comme amant. On se connaissait bien avant que je ne rencontre Charles, on a flirté et c’est incompréhensible que nous n’ayons pas couché ensemble… L’erreur va vite être réparée. Il est mignon, coureur, toujours célibataire, et la dernière fois que nous nous sommes rencontrés, c’était il y a trois jours, il m’a bien fait comprendre qu’il regrettait ne pas avoir tenté sa chance avec moi quand il en était encore temps. Aujourd’hui, je vais lui faire comprendre que ce temps est peut être venu.
Bruno a mon âge, la trentaine, les cheveux châtains, bien bâti sans être pour autant un Apollon, si j’osais, je dirai, « normal », mais avec un visage vraiment craquant. Il est là et il se lève pour nous accueillir. Il y a trois couverts, je l’ai informé qu’il y aurait mon mari au téléphone, hier, c’était le test, il n’a pas cillé, et a même fait semblant de se réjouir de le revoir. Il était invité à notre mariage. Si Charles accepte mon amant, il devait en être de même pour Bruno.
Les premières minutes sont tendues et conventionnelles. La pluie, le beau temps, la santé, le boulot…
Je décide de passer à la phase 2 de mon plan qui consiste à rabaisser et humilier mon mari devant mon amant, la première phase étant de parvenir à les faire asseoir à la même table… ;-)
Déborah
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