Je me laisse chasser du domicile sans opposer de résistance… Je suis mis à la porte de chez moi par ma femme… Mais n’a-t-elle pas revendiquer notre demeure comme étant la sienne ? Je ne veux plus de toi chez moi… Ce sont ces mots… Et maintenant je me retrouve à la rue comme un con. Oui, comme un con… Je l’ai trompé comme un con, je me suis laissé surprendre comme un con, j’ai bandé à ses pieds comme un con… Je suis sur le trottoir, il pleut, et je ne suis vêtu que d’un pantalon et d’un sweat. Je n’ai nulle part où aller, et je prends conscience à cet instant que je suis dans un beau pétrin : je n’ai pas un sou en poche, je n’ai ni papiers ni carte bleue, et je n’ai pas eu la présence d’esprit d’emporter mon portable. Je suis à la rue, plus démuni qu’un clochard.
Je ne peux me résoudre à aller chez des amis, ils ne comprendraient pas pourquoi je suis dans cette situation et je me vois mal leur raconter ce qui s’est passé. Je reste une heure en bas de chez moi, puis quand je suis bien trempé, bien frigorifié aussi, je me résous à remonter chez moi.
N’ayant pas de clé, et me voyant mal supplier Déborah dans l’Interphone sur le trottoir, j’attends qu’un voisin rentre pour lui emboîter le pas.
Je sonne à la porte, fébrile et honteux, ignorant si ma femme a quelque peu digéré ce qu’elle a vu.
Elle m’ouvre sans retirer la chaîne de sécurité, et l’expression de son visage se durcit aussitôt qu’elle me voit.
- Qu’est-ce que tu veux encore ? Je t’ai dis que je ne voulais plus te voir ! Il faut te le dire dans quelle langue ?
Sa colère n’est nullement retombée. Son agressivité est palpable. Si je force le passage, nul doute qu’elle est prête à me gifler. Je préfère parlementer.
- Allez Déborah s’il te plaît, laisse moi entrer… Donne moi au moins mes papiers et de l’argent !
Deborah sourit enfin et je crois un instant qu’elle va se raviser.
- T’as qu’à faire la pute pour te trouver du fric… Sinon, je te l’ai dis, tu vas dormir chez l’autre pétasse !
Et elle me re-claque la porte au nez. Je suis abasourdi par l’attitude de mon épouse, sa dureté, et le vocabulaire qu’elle utilise. Pute, pétasse, et moi je suis un salaud, un salopart… Ce sont des mots crus que je ne lui aurai jamais prêté si je ne les avais entendu ce matin dans sa bouche. Et si j’ajoute qu’elle m’a giflé tout à l’heure, donné des coups de pied, viré de chez moi, je ne peux même pas dire qu’elle a changé, je suis en dessous de la vérité, elle s’est métamorphosée… Cet adultère n’est pas en train de provoquer un bouleversement de notre vie, c’est un véritable cataclysme. Et c’est au moment où je me retrouve seul comme un con devant la porte close de notre appartement, que j’entrevois le divorce et la fin de notre couple. J’ai tout gâché par ma faute, comme un con…
Charles
J’ai mis mon mari dehors et pour de bon… Il ne s’est pas rebellé, il a tout accepté, je l’ai vu comme jamais je ne l’ai vu auparavant : soumis, encaissant mes coups et mes remarques humiliantes ; et cela me trouble plus que je ne le souhaiterai. Maintenant qu’il est à la rue, je me sens incroyablement bien et tout aussi incroyablement… excitée… Est-ce la vision de mon époux en train d’enculer Lila ? Est-ce le corps gracieux de cette jeune fille ? Car c’est la première fois que je vois une autre femme dans une position aussi scabreuse… Est-ce le sentiment de pouvoir que m’a donné le fait de gifler mon mari ? Me serais-je laissée griser par les suppliques qu’il m’a adressées, les baisers qu’il a déposé à mes pieds ?
Ces questions ne sont bien évidemment que pure rhétorique, je les pose ici et maintenant dans l’unique but de vous expliquer l’excitation qui me tenaille dés lors que je me retrouve seule dans cet appartement immense… Mon appartement immense… Car ma décision est prise, et Charles devra l’accepter s’il ne veut pas d’un divorce à ses torts, je prends ce soir les rennes du pouvoir dans notre couple !
Qu’il y réfléchisse maintenant qu’il est à la rue, qu’il croit avoir tout perdu, qu’il souffre et qu’il marine un bon moment dans ses remords, qu’il se mette bien en tête la connerie qu’il a faite, alors il me reviendra plus docile, plus malléable, et je l’accueillerai comme une reine froide et distante, je lui mettrai sous le nez un nouveau contrat de mariage…
Oui, je vais être une reine et il devra me considérer comme sa souveraine toute puissante s’il veut que je le reprenne. Cette perspective me plaît et me fait mouiller au-delà du raisonnable. Je décide de songer à ma nouvelle vie dans un bon bain bien chaud, et de calmer mes sens en ébullition dans une baignoire d’eau parfumée… Et si cela ne suffit pas à m’apaiser, je le ferai avec ce joli flacon acheté la semaine passée. Je me dis d’ailleurs qu’à partir de ce jour je n’userai plus d’expédients aussi grossiers pour me livrer à mes plaisirs solitaires, mes masturbations seront assumées, j’achèterai bientôt des sex toys… Ces derniers remplaceront avantageusement le sexe de mon époux infidèle, car parmi toutes les décisions prises ce soir là, avant, pendant et après le bain, il en est une bien sûr qui m’est apparue comme évidente : ce n’est pas demain la veille que ce salaud va pouvoir me toucher, me baiser encore moins…
Déborah
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