Ce n’est plus une revanche, ce n’est plus une victoire, c’est une revanche sous forme de triomphe jubilatoire.
Oui, jubilatoire que de tenir Linda en laisse comme une chienne, et quelle triomphe d’avoir réduit cette ancienne dominatrice à l’état d’esclave… Quelle jouissante revanche ! Elle est à mes
pieds, entièrement nue, en équilibre avec sa jambe levée. Elle s’apprête à pisser comme une chienne, la patte en l’air, et j’affiche un sourire des plus moqueurs. Je me sens prête à tout, je suis
plus arrogante et plus fière que jamais.
- Vas-y sale chienne, pisse lui dessus à ce salopart ! T’as qu’à imaginer que c’est une borne ou un pylône.
Elle se crispe et elle est rouge de honte lorsqu’elle ose lever les yeux vers moi.
- Je suis désolée Déborah, j’y arrive pas, j’ai pas envie…
L’excitation m’inspire et me rend ironique.
- Oui je comprends, une chienne bien dressée ne pisse pas dans un appartement, une chienne pisse quand on la sort. Je vais aller te promener et tu vas aller faire un gros pipi dehors.
Joignant le geste à la parole, je tire sur la laisse et me dirige vers la porte d’entrée. Mon brusque revirement la déstabilise et la fait tomber. Je pouffe de rire.
- Ben alors ma vieille, on ne tient plus sur ses pattes.
- Oh Déborah, je t’en prie, tu ne vas pas…
- Tu ne vas pas quoi ? Tu n’as pas encore compris que tu n’avais pas ton mot à dire. Tu es chez moi, tu t’envoies en l’air avec ma lopette de mari, et tu voudrais discuter mes ordres ?
Je la toise, je m’attends à ce qu’elle craque ou me supplie. Mais au lieu de cela, cette pute finit par acquiescer.
- Oui, tu as raison, je te demande pardon, je n’ai pas à discuter tes ordres.
La salope, elle pense sûrement que je ne suis pas capable de la sortir dans la rue dans le plus simple appareil, surtout vêtue comme je suis. Et elle a raison bien sûr… Par contre…
Je reprends ma marche vers la porte d’entrée, plus majestueuse que jamais, en faisant claquer mes talons vertigineux sur le parquet, ma chienne en laisse à mes côtés. Et lorsque j’ouvre la porte, cette fois, c’est la descente de mine, une réticence affichée. Elle ne fait plus la fière cette fois. Je lui retire la laisse et la pousse sur le palier.
- Allez salope, va faire ton pissou dans le parc en bas, ta maîtresse t’attends ici.
Et avant qu’elle n’ait le temps de dire quoique ce soit, je referme la porte sur elle.
Déborah
Voilà donc comment je me suis retrouvée dans le plus simple appareil sur le palier de leur immeuble. J’ignore quelle heure il peut être précisément, mais j’ai peur que des enfants rentrent de l’école, peur du scandale…
Je me recroqueville sur le paillasson et j’attends le bon vouloir de Déborah. Les secondes sont interminables, il fait chaud et en plus, j’ai des bouffées de chaleur, je transpire et je mouille… Je suis dans un état de décadence extrême. J’ai une trouille monumentale, et bientôt, mon appréhension prend forme, des pas dans les escaliers… Mon pouls s’accélère… Je vais faire une crise cardiaque… Des voix un peu plus bas… Une porte qui claque… Le silence à nouveau… Réconfortant… Mais le réconfort est de courte durée… A nouveau des pas dans les escaliers… Mon dieu… Je vais mourir… Les pas se rapprochent… Je craque… Je gratte doucement à la porte.
- Déborah, je t’en prie…
Mais la porte reste close, ma prière muette. Et les pas se rapprochent, ils ne se sont pas arrêtés à l’étage précédent. Je vais donc devoir affronter le regard d’une personne inconnue, en espérant qu’il n’y ait aucun esclandre. Que vais-je pouvoir dire pour me justifier ? Je suis paralysée de trouille, rien ne me vient à l’esprit. Et voilà, le cauchemar prend vie, un homme d’une cinquantaine d’années apparaît sur le palier. Il marque un coup d’arrêt, indéniablement surpris par le spectacle que je lui offre, puis il affiche un sourire affectueux, presque complice.
- Ne vous inquiétez, je connais Déborah.
Fait il partie de sa longue liste d’amants ? En tous cas, sa remarque me rassure, je lui lâche un « ah » des plus stupides, accompagné d’un sourire aimable, mais gêné… Evidemment. Il détourne les yeux pour ne pas montrer qu’il veut profiter de ma nudité et ajoute.
- D’habitude, c’est Charles qui est à votre place.
J’acquiesce, embarrassée et silencieuse, tandis qu’il ouvre la porte qui lui fait face. Il s’agit donc de leur voisin de palier.
- Bon ben, amusez vous bien dit il en rentrant chez lui. (Puis ajoutant en souriant gentiment). J’ignorais que Déborah aimait aussi les femmes, mais permettez moi de vous dire qu’elle a très bon goût. Bonne soirée.
- Merci.
Dialogue surréaliste… Quelques grammes de douceur dans un monde de brutes… Oui, mais voilà, moi, j’aime les brutes, surtout quand elles ont le visage de Déborah… Et la douceur, je l’aime parce qu’elle ne fait que pimenter par contraste évident la dureté et la cruauté d’une bonne punition…
Linda
De la cruauté, tu vas en avoir, tu viens d’avoir un aperçu de mon extrême perversité, pour ce qui est de la douleur et de la punition, si tu aimes vraiment souffrir, tu vas être servie ! Maintenant, si tu en doutais, tu sais que je suis une vraie Maîtresse, que je ne plaisante pas, que j’adore plus que tout être crainte et respectée…
Mais de mon côté, je suis aussi rassurée sur ta motivation et ta capacité à encaisser mes ordres et
humiliations. J’ai souvenir d’un homme qui fut mon amant quelques semaines et qui rêvait les pires tourments, qui adorait être traité en chien, mais qui, une fois mis quelques minutes sur le
palier, dans la même posture que toi, m’a fait toute une scène ensuite. Un décalage entre le fantasme et la réalité. Toi, non, pas du tout, lorsque je t’ouvre la porte, je vois tout de suite dans
ton regard, la vénération et la reconnaissance que tu me portes. Tu ne m’en veux pas de cette épreuve, tu me remercies. D’ailleurs, lorsque je te fais rentrer, toujours à quatre pattes, tu ne me
considères nullement comme ton bourreau mais comme ta libératrice… Celle qui te sauve du bûcher in extremis… Qui coupe tes liens au moment où tu allais être dévorée…
- Merci Déborah, merci…
Je te regarde interloquée, me baiser les pieds.
- Je ferai tout ce que tu voudras, je suis ta chienne, j’aurai dû t’obéir, pardon, pardon.
Hystérique et touchante, la Linda dominatrice est morte, je l’ai brisé, elle se traîne à mes pieds. Je me tourne vers Charles qui parvient du donjon à observer la scène. Il est hébété, son rêve est mort, sa Maîtresse idéale n’est plus, mais je vais prendre encore beaucoup de plaisir à lui en faire la démonstration.
Déborah
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