Lila vit dans un petit appartement de la banlieue nord. Cela fait vingt jours que je ne l’ai pas revu, elle n’a pas eu l’audace de se représenter chez nous depuis ce « fameux jour ». Cela fait vingt jours mais ma colère est intacte, logée au fond de moi, formant une boule à l’estomac. Lorsque je sonne chez elle, je suis conditionnée et remontée comme un coucou. Il y a trois semaines, je ne m’aurais jamais cru capable d’une telle confrontation. J’ai gagné en assurance, je suis devenue Maîtresse depuis… Finie la femme bafouée et cocufiée. L’heure de la revanche a sonné !
J’ai l’avantage de la surprise pour moi. Lorsqu’elle ouvre, elle se décompose littéralement. Elle est célibataire, et visiblement, lorsque je m’impose pour entrer chez elle, il n’y a personne. Cette salope vit seule et c’est tant mieux pour ce que j’ai prévu. Si elle avait été avec quelqu’un, je me serai contentée de lui remettre la lettre que j’ai écrite, là, je vais avoir droit à une franche explication.
Quand elle réagit, je suis déjà entrée.
- Que voulez vous ? demande-t-elle d’une voix peu assurée en fermant la porte derrière moi.
Il me faut tout de suite m’imposer, lui montrer qui tient les rennes. J’ai tous les atouts en main, il me suffit de les abattre avec intelligence, et que je montre persuasive.
- Je suis venue vous remettre une copie de la lettre que je vais déposer à votre agence.
Et je lui tends la lettre, où je dénonce l’acte qui m’a obligé à la renvoyer. J’y écris que je l’ai surprise en train de forniquer avec mon mari, dans le lit conjugal. Rien n’est inventé, ce n’est que la stricte vérité, mais avec une telle déclaration, elle n’est pas prête de retrouver du travail comme femme de ménage. Je l’observe lire avec attention. Elle est mignonne, elle est jeune, et cela contribue à ma colère. Elle porte un jogging qui ne la met pas en valeur, mais du haut de ses 25 ans, elle n’a pas besoin d’une mini jupe et d’un décolleté pigeonnant pour attirer les hommes. Cette garce est drôlement bien fichue.
- Vous n’allez pas remettre cette lettre à l’agence ? finit elle par dire avec des trémolos dans la voix. Si vous faîtes ça, je serai grillée, ils vont m’éjecter de leurs listes et je ne pourrai plus retrouver de boulot.
Elle est terrifiée, je sais alors que j’ai gagné. Je me détends et me permets un sourire à la fois ironique et vengeur.
- Je suis venue pour peut être vous éviter le pire… Je peux m’asseoir ?
Je n’attends pas sa réponse, qui tarde, car elle est déstabilisée, et
je prends place dans le minuscule canapé deux places qui face à une télé format poche.
- Si vous le souhaitez, je pourrai venir faire votre ménage gratuitement…
Ma pauvre petite Lila, l’argent n’est pas un problème pour nous… Mais elle est disposée à des sacrifices, je ne lui ai rien demandé que déjà elle cherche à se racheter, c’est de bon augure pour la suite.
- J’ai des questions d’abord, puis ensuite je vous donnerai mes exigences.
- Je vous écoute, déglutit elle avec difficulté.
Je n’en attendais pas moins. Elle s’assied sur une chaise en paille, n’osant pas venir à côté de moi, et pose religieusement ses mains sur ses cuisses, comme une petite fille qui veut se donner des airs de première de la classe. Je la regarde intensément pour la mettre mal à l’aise, et elle baisse les yeux. Elle a un beau visage, un teint méditerranéen que j’attribuerai à une origine italienne.
Je lui pose alors une série de questions sur la relation qu’elle entretenait avec mon mari. Je veux savoir s’ils baisaient déjà ensemble avant que nous l’embauchions, s’ils avaient une relation au boulot, s’ils s’étaient déjà envoyés en l’air avant que je ne les surprenne. Elle répond à toutes mes questions avec les larmes aux yeux, et la voix tremblante d’émotion. Elle est au bord de la crise de nerfs.
- Vous savez, je le vis mal, je regrette tous les jours ce qui s’est passé…
Je ne peux pas lui dire que je le vis plutôt bien, et que depuis je tire profit de la situation…
- Je regrette aussi pour votre mari, il ne faut pas lui en tenir rigueur, c’est un homme bien.
C’est le mot de trop. Charles, un homme bien… Oui, c’est ce que je pensais aussi avant. Mais il m’a trahi, et même si ça n’a été qu’une fois, comme vient de me le jurer Lila, je ne le considère plus comme un homme bien. J’ai envie de le rabaisser plus bas que terre, et c’est ce que je fais tous les jours depuis 3 semaines. Une idée fait alors son chemin dans mon esprit : le rabaisser devant son ancienne maîtresse.
- Vous savez, depuis ce jour là, mon mari me montre tous les jours qu’il tient à moi. Je ne vous cache pas l’avoir menacé de divorcer mais comme il a dit m’aimer, depuis, il fait tout ce que je dis.
- Ah ! fait elle, suspicieuse ou impressionnée, je ne saurai dire. Décidément, vous êtes très douée pour menacer les gens.
La salope, comment se permet elle cette remarque. Ca me met hors de moi, et d’un coup, je tends la main et lui décoche une gifle retentissante. Je ne retiens pas mon bras, et elle tombe de sa chaise.
- Excusez moi, excusez moi, pleurniche-t-elle. Je vous demande pardon, je vous demande pardon…
Je suis stupéfaite par ma réaction, ma violence, mon manque de self contrôle. Cela ne me ressemble pas, et alors que j’étais sur le point de quitter les lieux en courant, effrayée par mon geste, j’entends Lila qui m’implore et qui pleure. Les images des films sado maso qui accompagnent mes soirées remontent à la surface. Combien de jeunes soumises supplient elles leurs maîtresses pour une faute qu’elles n’ont parfois même pas commises ? Lila, elle, l’a bien commise cette faute, et elle en a conscience. Dans ces cas là, les Maîtresses sévissent, réprimandent, punissent… Suis-je une Maîtresse, ou juste une épouse en colère ? C’est le test. Je dois profiter de la situation. Elle est dans un état d’extrême fragilité, c’est le moment ou jamais d’agir.
Je m’approche d’elle, toujours à terre, recroquevillée sur elle-même, le visage entre les mains. Je la toise puis je m’accroupis en face d’elle. Elle ne cesse de pleurnicher et d’hoqueter comme une petite fille. Je pose une main sur son bras et elle se détourne, comme si elle voulait se refuser à moi. Pense-t-elle que je vais la réconforter ? Alors là ma salope, tu te fourres le doigt dans l’œil ! Je lui saisis fermement le coude et la force à se relever. Elle ne dit rien, elle cesse toutefois de pleurer.
Je regagne le petit canapé en la tirant vers moi. Je ne lâche pas ma proie et j’assure mon emprise en lui lançant un regard noir et menaçant. Lorsque je m’assieds, je lui serre le poignet pour l’empêcher de prendre ses distances. Je lis la peur et l’incompréhension dans ses yeux. Je jubile, car je me sens plus forte que jamais. Je tiens ma vengeance.
Déborah
Alors là ma chérie, je goûte plus que jamais ton style vraiment extraordinaire… Plus que jamais aussi, je me félicite d’avoir eu l’audace de te proposer ce blog… Plus que jamais enfin, je te remercie de m’avoir livré cet épisode de notre vie, qui m’était totalement inconnu…
Tu écris divinement bien ma chérie, et sur la fin de ton billet, j’avoue avoir ressenti les frémissements d’une érection… Fais moi lire la suite très vite, je t’en supplie, j’ai hâte de savoir dans quel état d’esprit tu as abordé cette vengeance avec Lila.
Charles
Novembre 2024 | ||||||||||
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Quoiqu'il en soit votre histoire est trés intéressante par le fait qu'elle prouve que cela peut marcher et excitante par la nature même du récit.
Je joins ma voix à celles de tous vos lecteurs pour vous féliciter sur la qualité d'écriture de votre correspondance.
Vivement la suite
*cela ne me surprendrai pas