La Déborah que je retrouve 7 ans après l’avoir perdu de vue, vient de me glisser une allusion sur son intérêt nouveau pour les femmes, je ne vais pas laisser passer ma chance une seconde fois, les circonstances ont changé, les lignes ont bougé comme on dit… J’entreprends donc aussitôt de la séduire, mais sans la contredire sur mon rang de maîtresse impitoyable et dure. Sept ans sans nouvelles, je ne vais pas lui lâcher au bout de deux minutes que je suis passée de l’autre côté du miroir, que je suis devenue une vraie chienne… Et qu’à cet instant je me vois à ses pieds, en train de l’implorer de me laisser nettoyer ses magnifiques talons aiguilles… Et pourquoi pas ? Quel plaisir ce serait de me laisser dominée par une femme de sa classe, de sa beauté, de son intelligence ! Je suis sûre que Caroline adorerait (j’étais encore sa soumise à l’époque).
Perdue dans mon imaginaire érotique, je reprends le fil de la conversation au bout de quelques
secondes.
Elle me regarde sans dissimuler sa surprise.
- C’est pour toi ? demande-t-elle en accompagnant la question d’un petit mouvement de menton.
Je regarde ce qu’elle désigne du menton et je me rends compte que je tiens toujours le string noir que j’étais venue choisir pour Caroline… Un petit cadeau pour ses vacances. Je tombe des nues.
- Euh, oui, enfin non… J’aimerai bien remarque…
Elle me regarde sans comprendre pourquoi je perds mes moyens, un peu décontenancée par la Linda qu’elle retrouve, qui se complaît à montrer son émoi, et son embarras… A mille lieues de la maîtresse autoritaire qui maîtrisait toujours ses émotions et sa relation.
- Je veux dire que ce sous vêtement n’est pas pour moi, il est pour… ma nièce qui n’ose pas venir l’acheter elle-même, mais d’un autre côté, j’aimerai bien, car ce n’est plus tout à fait ma taille.
- Tu es encore très belle, s’empresse de répondre Déborah. Tu n’as pas changé, je t’ai tout de suite reconnu.
- Merci. Toi, tu es rayonnante, je ne sais pas encore ce qu’il y a en toi qui a changé, mais on peut dire que tu es superbe.
Déborah s’approche et me prend le string des mains.
- Te souviens tu comment tu m’avais obligé à essayer toute sorte de lingerie dans cette boutique du Cap ? Je crois que d’une manière détournée tu tentais de me dominer, j’étais comme je te disais, ta poupée ou ta petite fille à qui faisais essayer les tenues, je me trompe ?
Evidemment que non, Déborah est une femme intelligente et intuitive, je me serai damnée à l’époque pour l’obliger à m’obéir et m’appeler Maîtresse Linda… je me souviens parfaitement de cette escapade dans cette boutique de lingerie, minuscule mais si bien achalandée. Je lui ai tout fait essayer : cuir, latex, soie, dentelles, vinyle, profitant des essayages pour quelques attouchements discrets mais sensuels. Deux semaines de « cour » intensive sans parvenir à la décoincer et la mettre dans mon lit…
- Essaye donc ceci… Mets cela… Tu es ravissante dans ce petit ensemble, oh et puis non, réessaye celui-ci, oui et l’autre aussi, continue Déborah qui ravive en moi des souvenirs émus. Cela te plaisait de me voir défiler devant toi dans des tenues affriolantes, et cela te plaisait tout autant de me manipuler à ta guise, j’étais ta marionnette.
Elle a entièrement raison mais je prends mon petit air ahuri et arbore ma petite moue de menteuse impénitente.
- Oh Déborah, je ne faisais que rendre hommage à la beauté de ton corps. C’est ton mari qui a dû être bien heureux de tes achats.
Je meurs d’envie de lui confier mon désir de la revoir dans ces tenues affriolantes, mais je m’abstiens de ce commentaire que je trouve déplacé sur le coup, et cela malgré toute la décontraction de notre conversation.
Linda
Mon mari ? Linda voyons, tu le fais exprès, je t’avais confié que je ne baisais plus avec Charles depuis des lustres… mes amants, oui… Mais pas au Cap, tu me collais tellement aux basques, que je ne risquais pas de draguer avec toi à mes côtés… Mais bon, dix jours sans baiser, ce n’est pas la mer à boire non plus… Encore que pour une femme de mon appétit ?
Moi aussi, j’ai senti que tu avais changé, que tu avais perdu de ta superbe. Excuse moi de te le dire, mais tu m’as paru toujours aussi racoleuse mais en moins « classe »… J’ai désormais derrière moi des « heures de vol », et je sais reconnaître à la fois les filles qui en pincent pour moi (mais ça, avec toi, c’était pas difficile), et les êtres, hommes ou femmes, qui ont en eux le désir d’être soumis à plus fort qu’eux.
Cela me trouble car je me sens à cet instant plus forte que toi, moi, la petite fille un peu effacée que tu manipulais et courtisais au Cap, je suis, je le sens, plus forte que toi… Toi la déesse, la Maîtresse tant admirée par Charles, je te suis à cet instant supérieure. Pourquoi ?
Je n’ai pas encore la réponse bien sûr, mais tu l’as dit, je suis une intuitive, je devine déjà ta soumission, et cela m’excite. Ma vie, depuis quelques années, repose sur le sexe et l’excitation, alors oui, je suis une jouisseuse qui est à l’écoute de ses désirs, et ton attitude vient d’éveiller en moi le désir de soumettre.
Déborah
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